Port-Royal des Champs

Du site de l’abbaye, rasée sur ordre de Louis XIV entre 1712 et 1713, il ne subsiste aujourd’hui que les fondations de l’église abbatiale construite au début du XIIIe siècle et le pigeonnier. L’oratoire, en style néo-gothique, a été construit en 1891 à l’emplacement du chevet de l’ancienne église. Des tilleuls plantés en carré autour d’un calvaire indiquent l’emplacement de l’ancien cloître.

L’histoire du site commence au début du XIIIe siècle avec le legs d’un seigneur mort aux croisades à son épouse qui décide que sa fortune sera consacrée à la création d’un monastère pour femmes. Port-Royal abrite alors une exploitation agricole visant à subvenir aux besoins des moniales et à l’entretien des bâtiments. Rapidement, le couvent étend son temporel pour posséder des propriétés jusqu’à Paris.

Avec Mère-Angélique, Port-Royal devient un haut lieu de la vie intellectuelle et spirituelle. Sous son ministère (1602-1658), des laïcs érudits s’y retirent en méditation. Racine, enfant, y séjourne et s’imprègne de leur savoir. Lors de la controverse sur le jansénisme, Blaise Pascal y écrit ses premières « Lettres Provinciales » disculpant Cornelius Jansénius, condamné comme hérétique. À partir de la question de la grâce divine, les débats débouchent sur une remise en cause de l’infaillibilité du Pape et du Roi. Dès lors, les beaux jours de Port-Royal sont comptés et l’abbaye est détruite.